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Le Coco news
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13 décembre 2008

Retrait d’Irak : Un accord très discret

La crise financière n’a pas que des inconvénients. Elle envahit nos écrans et ne laisse que peu de place (volontairement ou involontairement ?) aux événements qui méritent également que l’on s’y attarde. Un accord historique est en cours de négociation, et fait étrange, on n’en entend presque pas parler. Une raison simple : il fixerait une date butoire pour le retrait des troupes américaines d’Irak. Les politiques et particulièrement l’administration Bush, d’habitude si encline à rendre compte de leurs actions pour l’expansion de la démocratie, seraient-ils soudainement devenus muets ? Le fait est que cet accord embarrasse, surtout quand un nouveau président s'apprête à s'installer à la Maison Blanche.

Trois ans pour quitter l’Irak

            Ce plan, baptisé SOFA (Status of forces agreement), pose deux conditions majeures. Il stipule que les forces américaines doivent se retirer du pays d’ici à fin 2011, sauf si à cette date, le contexte amène les dirigeants irakiens à leur demander de rester. Une date de retrait n’est pas vraiment ce qui était prévu par l’administration Bush, habituée à éviter le sujet ou à rester vague sur le déroulement des opérations en Irak.

            L’autre point important du projet, tout aussi embarrassant, c’est qu’il permettrait à la justice irakienne de poursuivre elle-même les soldats américains ayant commis des crimes en dehors de leurs missions, privilège accordé jusqu’à présent à l’armée et aux tribunaux américains. Il n’y a pas si longtemps, l’affaire Blackwater avait fait scandale. Cette société militaire privée américaine avait été mise en cause dans plusieurs tueries qui avaient causé la mort de civils, des attaques pas toujours clairement justifiées. Ils avaient bénéficié de l’immunité vis-à-vis de la loi irakienne, provoquant des vagues de protestation. C’est à cette immunité que le peuple irakien veut mettre un terme. Et l’administration Bush s’en inquiète fortement.

« Notre meilleure offre »

            Le plan est pourtant loin d’être signé, et le désaccord provient du côté irakien cette fois. Le gouvernement de Nouri Al-Maliki, constitué de divers mouvements, « a décidé à l’unanimité que des changements étaient nécessaires pour permettre que ce texte soit acceptable au niveau national », a déclaré le porte-parole du cabinet Ali al-Dabbagh. Ces divergences portent sur le calendrier de retrait, certains comme les partisans du leader radical chiite Moqtada Sadr exigent même le départ immédiat des forces américaines. A la Maison Blanche, une renégociation semble difficilement envisageable, Dana Perino, la porte parole de l’administration Bush, a estimé que le premier accord est leur « meilleure offre ».

            Avec le président Barack Obama, la donne pourrait tourner à l’avantage de la signature de cet accord. En attendant, le choix n’est pas vraiment ouvert. Il faut impérativement donner un cadre légal à cette présence américaine avant le 31 décembre, date d’expiration du mandat de l’ONU sous lequel agissent les troupes. Nombreux sont ceux à savoir qu’un échec des négociations autour de ce plan pourrait avoir des conséquences inquiétantes sur la sécurité en Irak. Cinq ans et demi après le début d’une guerre dont on ne voit plus la fin, est-on arrivé à une solution ? Le temps presse, et le 31 Décembre approche à grands pas.

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